Extraits d'article de presse dont " Famille Chrétienne du 11 au 17 Mars 2006:
Des médecins lancent un cri d'alarme face à l'aspiration croissante des parent à un enfant parfait et à la forte demande d'interruptions médicales de grossesses en cas d'anomalie, rapporte LA CROIX du 3 mars.
Le président du Comité consultatif national d'éthique, Didier Sicard, y dénonce les dérives du dépistage et du diagnostic prénatal:
« Nous sommes devenus des obsessionnels du dépistage. La société française propose de façon croissante le dépistage des anomalies fœtales et trouve cela parfaitement
normal. .' ,
Ainsi il y a aujourd'hui, une pression sociale considérable pour considérer que mettre au monde un enfant trisomique est problématique. C'est terrifiant. Aucun pays n'a ainsi décrété l'exclusion totale d'une maladie chromosomique, aucun ne s'est livré à un tel acharnement dans le dépistage. [ ... ] »
Didier Sicard dénonce également l'exclusion du handicap à travers ce qu'il appelle la « traque» de la trisomie:
Elle s'est mise en place d'abord parce que la société française est particulièrement intolérante au handicap, à la différence. Résultat, aujourd'hui, la totalité des grossesses sont soumises au dépistage de la trisomie 21.
[ ... ] On accepte donc d'interrompre la vie d'un certain nombre de fœtus chaque année, atteints ou indemnes de toute affection, tout cela pour traquer la trisomie. C'est terrifiant. Il faut être très courageux aujourd'hui pour mettre au monde un enfant trisomique. [ ... ]
On est dans un conformisme croissant qui consiste à vouloir éviter le pire. Car s'il y a une petite anomalie, et qu'on laisse vivre l'enfant, tout le monde va tomber sur le médecin, et ce sera le procès. A l'inverse, il n'y aura jamais de plainte pour interruption de grossesse abusive ...
[ ... ] De tous les pays européens, le nôtre est celui qui s'est montré le moins capable d'accepter le handicap, traitant cette réalité de façon compassionnelle, sans rien proposer de concret. Notre société ne supporte pas le handicap. A partir de là, on peut comprendre qu'une partie des couples se dise: je n'ai pas envie d'exposer mon enfant à cela, de faire naître un enfant handicapé dans ce contexte.
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